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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/69

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du Couvent.

ici Agnès et Louise. Il n’en est pas, et je parie que depuis le successeur de St.-Pierre à la triple mître, le grand Sultan, les Rois des quatre parties de l’univers et la femme voluptueuse et lubrique de notre bon et très-bon Monarque, jusqu’à la jeune et timide paysanne qui taille ma soupe, tous ont joué dans leur enfance à cul foüetter ; me dire le contraire, c’est mentir, c’est donner un démenti à la Nature, et jamais elle ne perd ses droits. C’est elle qui nous apprend ce jeu qui seul suffit alors à notre ignorance et nous dispose ainsi, sans que nous y pensions, au grand et sérieux jeu qui est son but, et le charmant emploi du reste de notre vie. Je suis plus franc, et j’avoue qu’à sept ans, j’étois déjà, sans le savoir, passé maître dans l’art de la volupté. Je me souviens encore avec étonnement et délices des jours où je me livrais à ces doux enfantillages, et où mon doigt disputait avec ma langue à qui causerait plus de sensations voluptueuses à la petite D. P.... tandis que, et j’en ai des remords affreux, mon véritable ouvrier, la cheville seule propre à cet office, restait désœuvrée et pen-