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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/76

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Les veillées

ni pourquoi, ni par qui, ni comment, mais je ne veux pas ressembler à M. Diafoirus le fils et je dirai tout bonnement qu’il étoit six heures, quatorze minutes et soixante secondes, lorsque la cloche la plus impatientante du monde vint éveiller nos jolies dormeuses par son bruit argentin et perçant. On s’éveille en sursaut, on se frotte les yeux, on s’étend, on bâille, on tousse, on essuie la sueur dont on a le… visage inondé, on soulève les draps, on se met à l’air, on jette un regard d’intérêt et d’amour sur sa bonne amie qui dort comme une marmote, et l’on veut avant de l’éveiller, se repaître encore du plaisir d’admirer tous ses charmes ; on la baise en haut, en bas, au milieu, devant, derriere et cela pour l’éveiller. L’appeler ? Il faut crier, d’autres l’entendraient et on en sent la conséquence ; la pousser, la pincer elle crierait et d’ailleurs ce n’est pas honnête ; enfin, Louise s’éveille aussi, embrasse Agnès, saute légèrement en bas du lit, s’habille en un clin d’œil, gagne lestement sa chambre, y défait son lit, (on devine pourquoi cette malice), et descend soudain