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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/85

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du Couvent.

y traçant plusieurs ronds : Nymphes, recevez et conservez, si vous le pouvez, le dépôt que l’amour m’a commandé de vous confier, c’est peut-être un Voltaire, ou un Rousseau que je plonge dans vos eaux ; nouvelle Thétis, c’est peut-être un nouvel Achille que je rends invulnérable et qui le sera toujours, puisqu’il meurt avant d’être né. Mais je m’aperçois que c’est trop déraisonner, que nos dormeuses sont désévanouies, et j’entends de loin une chanson répétée par l’écho, qui m’annonce un importun. Qu’Apollon te récompense de tes chants, ô qui que tu sois qui nous avertis ainsi, que tu viens, et nous empêches tous trois d’être surpris in flagrante delicto.

Oh ! oh ! c’est Colin, le jardinier de la maison. Sauvez-vous, Colombes ; mais elles ne m’entendent pas : elles se rajustent, l’attendent de pied ferme et se disposent à l’entretenir. — Il faut lui parler, dit Louise, et le prier de nous instruire. — Fi donc, y penses-tu, dit Agnès, il se moquera de nous, nous ne saurons rien et il le dira à tout le monde. — Laisse-moi faire, je t’en prie, dit Louise, eh