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Page:Les Veillées du couvent, ou le Noviciat d’amour, 5793 (1793).djvu/91

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du Couvent.

diciaire. Il faut d’abord te dire que Colin n’est rien moins qu’un jardinier, mais bien un amant déguisé, ou plutôt un jeune homme plein d’esprit et bon poëte, que des malheurs ont forcé de se vendre comme une odalisque à la lubricité de Madame l’Abbesse, et qui, moitié par amour, moitié par intérêt, par philosophie, par amour pour la solitude, pour la vie champêtre et la tranquillité, passe ses jours dans le Couvent à se promener dans le jardin, à y inspecter les ouvriers, à faire la partie du Pater, qui, je crois est dans la confidence, et se fait payer en jouant, auprès de la Sœur du faux jardinier qui est très-jolie, le rôle que joue celui-ci auprès de l’Abbesse. C’est avec regret que je passe sous silence ce que son discours offre de plus lumineux et de mieux raisonné, mais la rage de montrer de l’esprit l’avoit engagé à une dissertation que Louise, Agnès et toi ne pouvez aucunement comprendre. Il ne vous faut pas un traité d’anatomie, et Venette, Lignac, Bienville et Tissot n’ont pas travaillé pour vous. Je vais donc en votre faveur faire