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LES AUGUSTINS RÉFORMÉS

près de Louvain, possédait un grand chêne où la dévotion populaire avait placé une statuette de Marie. Un berger voulut s’en emparer, mais après son larcin, il ne put plus faire un pas. Il avoua sa faute et l’engourdissement cessa. On éleva une chapelle à cet endroit et, du bois du chêne, on fit des statues de la Vierge, qui furent répandues dans bien des endroits. Elle représentait la sainte Vierge, légèrement inclinée dans l’attitude de la prière, les mains jointes sur la poitrine où s’enfonçaient les sept glaives de douleur. Au témoignage de certains historiens, on voyait là s’accomplir des prodiges. Le P. Maurice de la Mère de Dieu écrit : In cujus capellâ Dominæ nostræ Septem Dolorum effigies Beatæ Mariæ Virginis de Monteacuto multis gratiis et miraculis clara veneratur : dans la chapelle de Notre-Dame des Sept-Douleurs, la statue de la bienheureuse Vierge Marie de Montaigu, célèbre par une foule de grâces accordées et de miracles opérés, est l’objet de la vénération. Le P. Athanase de Sainte-Agnès dit : « Le couvent de Lyon possède une saincte Vierge de Montaigu, laquelle rehausse par ses merveilles l’autel de la Vierge des Sept-Douleurs, et attire tous les malades, afin d’adoucir toutes leurs douleurs. »

S’il faut juger de la prospérité d’un monastère par le nombre de ses religieux, il faut croire que celui de la Croix-Rousse avait singulièrement prospéré. Nous avons vu que les religieux ne devaient pas dépasser le nombre de douze, mais, vers 1655, ils étaient trente-cinq, et en 1671, ils étaient cinquante prêtres, frères ou novices, et recevaient quantité de religieux passants, dit un procès-verbal de cette année-là.

Mais ce qu’il faut constater avec un réel plaisir, c’est que nos religieux se livraient à l’étude, et leur bibliothèque était très estimée. De plus, ils possédaient une collection de manuscrits importante et précieuse. Malheureusement cette collection disparut bien avant la Révolution, sans laisser aucune trace, vendue probablement par les religieux, pour se procurer des ressources.

Pendant le dix-huitième siècle, certains faits sont à retenir. Le 29 octobre 1714, Mgr Antoine Sicauld, évêque de Sinope, et suffra-