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LES AUGUSTINS RÉFORMÉS

qu’ils sont trente religieux, et que leur situation se balance par un revenu de cinq cents livres.

Et voici que nous touchons aux années de la Révolution. À l’église de la Croix-Rousse, comme nous le verrons plus loin à la Guillotière, eut lieu, le 9 août 1789, la bénédiction du drapeau de la milice. Le prieur prononça un discours où il salua Louis XVI comme le restaurateur de la liberté française. Évidemment, à ce moment-là, personne ne savait où l’on allait.

Une loi du 13 février 1790 exigeait que chaque religieux ou religieuse déclarât sa volonté de rester au cloître ou de le quitter. Au mois de mai, des officiers de la municipalité se présentèrent au couvent de la Croix-Rousse, et les religieux, qui sans doute voyaient l’horizon bien noir, furent unanimes à signifier leur intention de cesser la vie commune. En conséquence, le Directoire du district proposa la suppression du couvent. Il s’y trouvait à ce moment neuf Pères et quatre Frères convers : les PP. Patrice Labat, prieur ; Constantin Plagniard, Alexis Pelin, La Rivoire, Bazile Célard, Gabriel Bidal, Benoît Latreille, Vivant Cirtot, Élisée Renaud, et les FF. Poncet, Tissot, Durand et Plantier. Les PP. Labat et Latreille demeurèrent encore quelque temps dans le couvent désert. Ils y reçurent la visite des délégués du district chargés de procéder à l’inventaire général des objets possédés par la ci-devant communauté. Cette visite fut faite, le 31 mai 1791, par Antoine-Gaspard Margaron, commissaire du Directoire du district de Lyon, assisté du sieur Garnier, secrétaire.

Enfin, pour achever de ruiner tout ce passé religieux, on mit en vente, comme biens nationaux, les bâtiments claustraux, jardins et dépendances, excepté l’église. Le 24 août 1791, le sieur Jean Lenoir, entrepreneur à Cuire, en devint acquéreur au prix de quarante-trois mille livres.

Quant à l’église, elle fut débaptisée et devint la paroisse de Saint-Augustin, au service du culte constitutionnel. Détail particulièrement triste, le curé fut un ancien religieux du couvent, Plagniard, et son vicaire, Enay, avait reçu l’ordination des mains de