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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Siège, accusant le Chapitre d’être jaloux, parce qu’il voulait vendre seul, ainsi que le Chapitre d’Ainay, ses récoltes de vin. Le pape accueillit leurs réclamations, les fit absoudre et ordonna que rien ne pût être entrepris contre de les religieuses Saint-Pierre, sous peine d’excommunication, dont il se réservait l’absolution.

Mais, faut-il le dire ? la richesse et l’indépendance ne sont pas des gardiennes bien sévères de l’esprit religieux, et quand cet esprit disparaît d’une communauté, la vertu s’en va. L’abbesse et ses religieuses ne se soumettaient à aucune des règles de leur ordre ; elles se montraient partout, recevaient des visites, assistaient aux fêtes, s’absentaient pour de lointains voyages, vivaient même séparées, chacune dans les terres et domaines qui lui étaient échus, et ne se réunissaient guère que pour les fêtes de Pâques. Et si, d’aventure, une abbesse montre quelque sévérité, ce sont aussitôt de violentes réclamations. C’est ce qui eut lieu en 1453. Alix de Vassail ou de Vassalieu était abbesse ; elle montrait quelque fermeté ; les religieuses aussitôt se plaignent d’être traitées trop durement, et d’un commun accord elles s’adressent au Chapitre de l’Église de Lyon, qui en écrit au duc de Bourbon, père de l’archevêque de Lyon, et à Jean de Bourbon, évêque d’Annecy et administrateur de l’archevêché de Lyon. Ces deux prélats parvinrent à réconcilier les religieuses avec leur abbesse. C’est cette même abbesse de Vassalieu qui soutint en 1456 un procès contre le Chapitre de Saint-Nizier, à propos des reliques de saint Ennemond, et le gagna. Delphin, gouverneur de Lyon et frère de saint Ennemond, avait été enterré à Saint-Nizier. Plus tard, le Chapitre de cette église prétendit posséder aussi le corps de l’évêque ; d’où réclamations des religieuses de Saint-Pierre. Une recherche juridique fut faite des corps des saints que renfermait Saint-Nizier : on ne trouva dans l’endroit où l’on disait que devait être saint Ennemond qu’un sépulcre ouvert dont le dessus avait été brisé et dont les caractères ne pouvaient plus se lire. Le P. Colonia a étudié ce fait avec soin et Pernetti le résume ainsi Saint Ennemond a été enterré à Saint-Pierre ; quelque abbesse de Saint-