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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

tableaux tant d’églises et tant de chapelles de Lyon, avaient enrichi cette église de deux belles toiles : la Trinité, de Blanchet jeune, et la Nativité, de Blanchet aîné ; le premier, dans la chapelle des Enfants du Plastre, le second, dans celle des Maistres Futeniers.

Enfin arriva la grande Révolution, qui chassa les religieuses de Saint-Pierre et les dispersa. Pendant les treize siècles de son existence, cette maison religieuse avait connu d’autres orages, mais, après la tempête, le calme était revenu, et elle reprenait sa vie d’autrefois. Il n’en fut pas de même à l’époque de la Révolution ; on vidait les monastères, sans espoir de meilleurs jours.

Cependant, il est curieux et intéressant de constater la prodigieuse vitalité des ordres monastiques, qui va permettre à une ancienne Bénédictine de l’abbaye de Saint-Pierre de rendre à l’Église de Lyon cet ordre béni. Mgr Lyonnet, dans sa Vie du cardinal Fesch, raconte ce fait d’une manière inexacte, mais il est rectifié par M. l’abbé Cattet, ancien vicaire général. Une de ces religieuses de Saint-Pierre fut Mme de Bavoz ; pendant les mauvais jours, elle se retira dans les montagnes du Forez, à Sainte-Agathe, où elle ne tarda pas à faire partie de ces pieuses communautés de filles que le zèle des missionnaires avait su grouper pour être les auxiliaires de leur ministère périlleux. Le cardinal Fesch eut la grande pensée de les agréger à la congrégation de Saint-Charles, qui, elle aussi, cherchait à se reconstituer. Saint-Jodard, Sainte-Agathe, Panissières et d’autres, étaient dans ce cas. Donc, Mme de Bavoz devint religieuse de Saint-Charles. En 1804, par les soins de M. Jauffret, vicaire général, l’ancien château du marquis de Pradines devint un pensionnat de demoiselles, sous la direction des sœurs de Saint-Charles, mais le château ne fut pas acheté alors, et Mme de Bavoz ne fut pas la première supérieure de cette nouvelle communauté, mais bien la Mère qui mourut plus tard supérieure générale. L’acquisition des bâtiments de Pradines n’eut lieu qu’en 1816, alors que le cardinal était en exil, et voici comment se fit la séparation entre Saint-Charles et Pradines.

En 1814, le cardinal Fesch voulut, pour consolider la congré-