Page:Les anciens couvents de Lyon.pdf/152

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
137
LES BÉNÉDICTINES

de rechercher les traces que le jansénisme avait laissées dans les maisons religieuses de Lyon. Or, nous trouvons que, le 17 novembre 1696, Mme de Rostaing, nouvelle abbesse, fit sa profession de foi et signa le formulaire d’Alexandre VII, au sujet des cinq propositions de Jansénius, en jurant de garder ladite profession de foi et ledit formulaire jusqu’au dernier soupir de sa vie. Cette signature n’était pas une précaution exceptionnelle prise contre, le monastère de Chazeaux, c’était une mesure générale prise contre cette insidieuse erreur. L’empressement de l’abbesse à donner sa signature et le serment spontané qui l’accompagne nous indiquent assez que le monastère de Chazeaux n’était pas suspect.

Je ne cite que pour mémoire un procès survenu entre les religieuses et le supérieur du grand-séminaire de Saint-Irénée, à propos de certaines dîmes refusées par les fermiers de ces Dames ; un mémoire de 1710, où sont consignées les recettes et les dépenses de l’abbaye, ainsi que le nombre des religieuses, elles sont cinquante et une à ce moment-là ; l’intervention de Louis XIV, forçant le mauvais vouloir de certains débiteurs de l’abbaye. Mais il ne faut pas oublier de signaler un livre devenu excessivement rare ; nous en connaissons un exemplaire à la bibliothèque du grand-séminaire. Il fut imprimé par les soins de l’abbesse, Mme de Vertrieu, la personne la plus éminente peut-être qui se soit assise sur le siège abbatial de Chazeaux. Il est intitulé : « Recueil des règles et usages qu’on observe dans l’abbaye de Chazeaux. » Il traite de toute la vie intime de l’abbaye ; je ne puis le citer tout entier, mais j’en extrais ces quelques lignes qui ont rapport au costume :

« L’habillement doit être noir, simple et religieux ; la robe sans pli et longue d’un quart par derrière ; les manches plates, d’un quart en largeur et d’une longueur à cacher les mains ; le scapulaire également d’un quart en largeur, et attaché assez haut pour ne point marquer la taille. Il est d’usage de porter un chapelet à la ceinture. Les voiles seront noirs et d’une étamine de laine ; celui de dessous d’une étamine épaisse, le second, d’une plus légère ; il y aura un bandeau sur le front en étamine d’une batiste serrée et