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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

épaisse, une guimpe sans plis, des sous-guimpes qui doivent doubler les guimpes. »

Enfin arriva la Révolution, qui devait emporter l’abbaye royale de Chazeaux. Le 3 mai 1789 commencèrent les vexations. Simon Palerne de Savy, maire de Lyon, accompagné de Jean-Baptiste Dupont (neveu), Louis Fétisseur (l’aîné), Luc Candy, Claude Chermetton et Louis Berthelet, officiers municipaux, et de Jean-François Dupui, procureur de la commune, se présenta au monastère, et, au nom de la loi, vint rendre la liberté aux victimes des cloîtres. Pas une seule religieuse ne profita de cette hypocrite déclaration. Les visites se renouvelèrent, les exposés de situation furent exigés, les contrôles des comptes et les inspections se multiplièrent, toutes les tracasseries légales furent mises en usage, et les religieuses restaient dans leur abbaye. Le 7 janvier 1791, le fameux Pressavin, alors officier municipal de Lyon, et qui devait plus tard voter la mort de Louis XVI, vint au monastère pour faire faire, en vertu du décret de l’Assemblée constituante, en date du 14 octobre 1790, de nouvelles élections. L’abbesse, Mme de Savaron, dont nous avons déjà prononcé le nom en parlant des Augustins réformés de la Croix-Rousse, fut réélue pour deux ans, ainsi que Mme Dauphin, économe, et la paix fut encore une fois conservée ; mais après les journées de septembre 1792, les religieuses furent définitivement chassées et le monastère fut supprimé.

Ce monastère, depuis la Révolution, a eu des destinations diverses : il fut d’abord hôpital militaire, plus tard il devint le dépôt de mendicité, et depuis le transfert de ce dépôt à Albigny, près de Lyon, le local est occupé par les malades de l’Antiquaille.

SOURCES :

Les noms d’auteurs sont cités dans cette notice.

Archives de Lyon et de Saint-Étienne. — Fonds de Chazeaux.

Le royal Monastère de Chazeaux, par l’abbé Javelle, curé de Chazeaux. Saint-Étienne, Chevalier, 1870. Très consciencieux travail.

Revue du Lyonnais, tome XXIV.

Almanachs de Lyon.