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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Les religieuses Bernardines feignent d’ignorer, par leur placet, des vérités qu’elles attaquent depuis quinze ans.

« Ces dames n’ont pu voir sans jalousie que les filles du Bon-Pasteur voulussent étendre leur bâtiment pour faire des lieux réguliers et convenables à la retraite des filles pénitentes ; elles ont eu plus d’une fois communication du titre qui accorde un petit chemin d’onze pieds de largeur à la communauté du Bon-Pasteur, et qui sépare les deux maisons qui lui appartiennent. Elles savent que c’est Mgr le maréchal qui leur a procuré cette grâce ; elles lui ont donné une infinité de placets de même qu’au Consulat, pour laisser subsister ce chemin, elles se sont même pourvues en justice, elles ont été écartées partout et toujours condamnées contradictoirement ; il n’y a même que deux mois que l’on se transporta sur les lieux, et que leur aumônier et leurs gens d’affaires convinrent que la concession de ce chemin ne leur portait aucun préjudice.

« Mais leur inquiétude ou leur jalousie ne dorment point, et, par leur placet à Mgr l’archevêque, elles attaquent la concession par des calomnies contre la maison du Bon-Pasteur, et par des motifs qui intéressent le bien public. »

Suit l’exposé de la situation, où les filles du Bon-Pasteur montrent qu’elles ont fait un sacrifice pour compenser cette concession. Et voici la fin assez curieuse :

En sorte que, de quelque œil qu’on regarde cette affaire, les dames Bernardines ne peuvent avoir aucun droit, puisque la concession ne leur porte aucun préjudice, qu’elle coûte aux filles du Bon-Pasteur un terrain de vingt-cinq pieds carrés et cent pistoles d’argent comptant. Tout est consommé, et il est temps d’imposer silence aux Bernardines. »

Cette réclamation, faite sur un ton au moins étrange, a, en tout cas, le mérite de nous apprendre que la première maison du Bon-Pasteur était insuffisante, et qu’il fallut procéder à un agrandissement. En effet, de 1723 à 1730, on construit une maison plus vaste. Mais ces constructions absorbèrent les ressources, et nous constatons des moments d’embarras financiers dans les années suivantes.