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LES CAPUCINS

taines, très pure et très bonne, coulait sur ce terrain. (P. de Saint-Aubin : Hist. de Lyon, p. 360.)

La croix y fut solennellement plantée, le 14 septembre 1575, par le révérendissime archevêque de Lyon, Pierre d’Epinac, assisté de Mgr de Mandelot, gouverneur de la ville. L’église qui s’éleva plus tard, sous le patronage de saint François, fut due aux libéralités des Mutio et des Coste. Le roi Henri III lui-même, par lettres patentes datées de Paris, juillet 1576, prit les religieux Capucins sous sa protection et sauvegarde spéciales.

Ces hautes protections indiquent assez de quelle popularité jouissait, dans notre ville, l’ordre des Capucins, et cette popularité explique la création du second couvent de cette famille religieuse. Au pied de la colline Saint-Sébastien et de la Grande-Côte, existait une propriété appelée le Petit-Foreys, parce qu’elle avait appartenu au quatorzième siècle à Jean de Foreys, riche habitant de Lyon ; elle était passée dans la suite aux Thomassin. C’est cette maison et cette propriété qui furent achetées pour le second couvent par André Coste, banquier génois, en 1622. La reine Anne d’Autriche assista, cette année-là, à la pose de la première pierre de l’église, qu’elle fit construire à ses frais, et qui fut consacrée en 1635. Elle était placée sous le vocable de saint André, patron du bienfaiteur insigne, André Coste. Dès lors, la première résidence des Capucins s’appela maison de Saint-François ou le Grand-Couvent, et cette dernière maison, de Saint-André ou le Petit-Foreys. Les religieuses Ursulines, voisines de cette dernière communauté, firent bien quelque opposition à cet établissement ; mais, en 1626, une transaction survint, par laquelle il fut remis aux Ursulines deux bicherées et demie du jardin acquis par André Coste, et le conflit cessa.

Six ans après cette dernière installation, en 1628, un épouvantable fléau, la peste, exerça ses ravages dans notre cité. Il faut lire dans le P. Michel Ange, définiteur des Capucins de la province de Lyon : Brevis enarratio luctuosi status, etc., ou dans le P. Grillot : Lyon affligé de contagion, les émouvants et horribles détails de cette lamentable histoire, qui se termine par le vœu des échevins à Notre-Dame de