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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

side. — Tous les autres bâtiments n’avaient qu’un caractère provisoire. Un jour devait venir où les Carmes seraient forcés de tout reconstruire.

En 1648, un incendie éclata à l’hôpital Sainte-Catherine et détruisit le bâtiment qui servait de cloître aux Grands-Carmes. Le Consulat et le Chapitre de Saint-Jean leur vinrent en-aide et, grâce à leurs libéralités, le cloître incendié fut remplacé par une grande sacristie. Vingt ans plus-tard, trois étages furent construits sur ce rez-de-chaussée, qui resta affecté à sa destination première jusqu’en 1789.

Ce ne fut qu’en 1679 qu’on commença la reconstruction d’un nouveau cloître,-dont l’archevêque Camille de Neuville posa la première pierre le 29 mai. Il fut complètement achevé, tandis que le grand bâtiment claustral, comprenant la cuisine et le réfectoire, ne fut terminé que jusqu’au premier étage. Ce n’est que par la suite et à la longue que la partie supérieure fut mise en état de recevoir les religieux.

En 1755, les Carmes cédaient à divers particuliers des terrains pour construire des maisons. Ces maisons devaient n’avoir qu’un étage, et bordaient l’enclos du couvent à l’angle nord-ouest de la place actuelle de la Miséricorde.

Parmi les faits historiques que nous avons le devoir de retracer, se trouve un étrange conflit dont le récit sera plus loin plus logiquement à sa place. Quant au jansénisme et aux luttes qu’il suscita, les Carmes ne semblent pas y avoir pris part. De 1713 à 1718, ils paraissent indifférents aux doctrines diversement soutenues. Leur silence se poursuit même après la lettre apostolique de Clément XI, datée du 28 août 1718, et qui ordonne à tous les fidèles d’accepter la bulle Unigenitus, sous peine d’excommunication. L’adhésion des Grands-Carmes, consignée au livre des Résolutions capitulaires, n’est datée que du 6 janvier 1719. Que signifie ce long silence ?

Au moment de la Révolution, le couvent des Carmes contenait quatorze pères et deux frères. Ils quittèrent tous la vie religieuse, quand fut rendu le décret du 24 novembre 1789, qui mettait tous les biens ecclésiastiques à la disposition de la nation. Quelques-uns entrèrent dans le clergé séculier.