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LES CARMES

las Talet, le P. Sylvestre, sacristain, et le F. Albert, laïque ; par cette sentence il était défendu aux trois premiers de célébrer la messe, et de plus, le pouvoir de confesser et de prêcher était retiré à tous les religieux. Menace fut enfin publiquement faite de trompetter dans la quinzaine les quatre personnes susdésignées, si elles ne venaient répondre devant l’official de leur conduite. »

Sans aucun doute, ce conflit et ce scandale ne se seraient pas produits si l’archevêque de Lyon eût été présent, mais Mgr Camille de Neuville était à Paris, et il devait lui être bien difficile de démêler la vérité au milieu des récits contradictoires que lui envoyèrent les Pères Carmes et les membres de l’administration diocésaine. Mais l’affaire était pressante, il dut juger de loin ; la censure ecclésiastique fut révoquée, et le P. Provincial dut présenter ses excuses au vicaire général. Les Carmes se soumirent pour obtenir la liberté de leur Procureur détenu depuis quinze jours, et encore ils ne l’obtinrent qu’en payant à l’appariteur, outre les droits de la geôle, six louis d’or pour les frais et les dépens de justice. Quand Mgr l’archevêque connut cette exaction, il fit rendre les six louis d’or.

M. l’abbé Morange ne se priva pas de la satisfaction de recommencer les exercices, annoncés et suspendus, dans la chapelle des Pénitents. Mais ce triomphe fut de courte durée. Deux mois après, l’archevêque était de retour, et il défendait à son grand-vicaire de continuer, dans la chapelle des Pénitents, les exercices de l’Association. Celle-ci fut alors transférée dans la chapelle des missionnaires de Saint-Joseph, derrière la maison de ville. Après cet émoi, la chapelle des Pénitents ne connut plus que les saintes prières et les édifiants exemples de ses maîtres. En 1792, elle devint successivement magasin à fourrages et entrepôt de marchandises. Elle fut démolie en 1836.

Lyon possédait un second couvent de Carmes. Cette seconde installation a besoin d’être expliquée par quelques préliminaires.

La ferveur primitive de l’ordre du Carmel ayant diminué, la mitigation fut accordée par Eugène IV, en 1430. Mais, au seizième siècle