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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

sur la paroisse de Saint-Paul. M. Démia fut prié d’en prendre soin ; il les perfectionna et en établit de nouvelles dans les paroisses voisines ; puis il établit, comme pour les écoles de garçons, un bureau composé de pieuses dames qui devaient s’occuper des écoles de filles ; cette Compagnie fut formée au mois de décembre de l’année 1677.

Elle fut créée par délibération du Bureau des Recteurs qui résolurent, afin que le même esprit présidât à l’œuvre commune, que quelques-uns d’entre eux assisteraient toujours aux assemblées des dames, comme le Directeur général, l’Assistant, le Secrétaire. Les noms des dames du bureau méritent d’être cités : Mme  Guyot, trésorière de l’œuvre, Mme  de la Valetette et sa sœur Mme  de Sylvecane et les demoiselles de Murat, Alexandre, Cropet, Chrestin et Gaillac. M. Démia les réunissait dans sa maison d’Ainay le premier lundi de chaque mois, qui était le jour fixé pour les assemblées des dames.

Une fois le Bureau formé, M. Démia s’occupa des maîtresses ; c’étaient des filles sages, douces et pieuses, mais indépendantes et vivant séparément. Il les réunit en communauté, et, dans cette vue, il loua une maison et y rassembla toutes celles qui dépendaient du Bureau ; c’est à l’année 1680 qu’il faut fixer la naissance de cette communauté nouvelle, à laquelle il donna une direction éclairée et une règle sage. Telle fut la première forme de cette congrégation : il n’y avait pas encore de noviciat pour former de nouvelles maîtresses, ni de dotation pour assurer l’existence de la communauté. Si M. Démia eût vécu plus longtemps, il eût certainement mis la dernière main à son œuvre ; mais une mort prématurée vint l’enlever à l’âge de cinquante-trois ans, le 23 octobre 1689. Il laissait sa fortune aux écoles qu’il avait fondées, et, comme se survivant à lui-même, il laissa deux petits ouvrages précieux pour la direction des âmes, le Trésor clérical composé pour le séminaire de Saint-Charles, et une Retraite spirituelle destinée à la communauté des maîtresses.

M. l’abbé Gabriel Nicolas, qui, du vivant de l’abbé Démia, avait été établi préfet et supérieur du séminaire de Saint-Charles, ne négligea rien pour assurer l’affermissement de la communauté des maîtresses. C’est alors qu’on loua une maison fort spacieuse, près des