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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

peu nombreux ; ils avaient pour prieur le père Marchand, qui ne tarda pas à être Général de l’ordre. Ils ne songèrent d’abord qu’à élever une simple chapelle et quelques bâtiments pour leur servir d’habitation ; mais les commencements étaient si restreints qu’ils ne tardèrent pas à être obligés de donner à ces différentes constructions des développements plus considérables. Il y eut un plan général à la réalisation duquel on travailla par parties, successivement, à différentes époques, et avec des suspensions plus ou moins prolongées.

Dom Marchand étant devenu supérieur général, dom Bazemont lui succéda, mais à proprement parler, il faut regarder dom Jean Thurin comme le premier supérieur, car ce n’est que sous sa direction qu’on commença à former une communauté en règle. Sous son administration et sur les ordres du général dom Marchand, qui s’intéressait beaucoup à son œuvre, on entreprit les travaux considérables qu’on avait projetés. Il fallut commencer par s’assurer de la bienveillance du Consulat, et obtenir de lui l’autorisation de tirer de la pierre du rocher qui bordait la Saône, au lieu où s’est établi, plus d’un siècle après (1703), le Magasin à poudres sous la direction du maréchal de Vauban. Voici le procès-verbal de la séance consulaire du 17 mars 1590, qui octroyé cette autorisation :

« Les Révérends Prieur et religieux de la Grande-Chartreuse, chefs de l’ordre des Chartreux, exposent que, depuis quelques années, ils ont commencé en cette ville une église et monastère de leur ordre ; que pour cela ils avaient acquis un grand tènement éloigné de la fréquentation du peuple ; auquel tènement, dès la dite acquisition, ils firent bâtir une petite chapelle et édifier quelques bâtiments pour leur habitation, mais ne suffisant pas pour recevoir les religieux de leur ordre passants, et loger les résidents, et qui y célèbrent le service divin, suivant leur constitution ; ils désireraient augmenter leur église et les autres bâtiments, ce qui sera d’autant embellir et décorer cette ville, mais ils ont besoin d’une permission spéciale de faire tirer de la pierre de telle pierrière voisine la plus commode. Outre ce, demandent que les privilèges