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LES FEUILLANTS



SAINT Benoît, on le sait, a rempli dans nos contrées le rôle des Antoine et des Hilarion dans la Thébaïde, il fut le patriarche des moines d’Occident. Sans nous attarder à retracer sa vie, qu’il nous soit permis de la résumer en ce mot célèbre d’un de nos grands écrivains, Montalembert : « Il fut le législateur du travail et de la vertu. L’ordre qu’il fonda, sur la fin du cinquième siècle ou vers le commencement du sixième, arrêta l’invasion des barbares, fit leur éducation et les transfigura. »

Cinq siècles plus tard, le laisser-aller s’étant introduit dans la règle et le relâchement menaçant de tout envahir, quelques religieux, désireux de revenir à la première observance, se retirèrent à Cîteaux, dans le duché de Bourgogne, au diocèse de Dijon (1098). Saint Robert de Molesmes, saint Albéric, saint Étienne furent les trois premiers supérieurs de ce nouveau monastère. La règle était celle de saint Benoît, avec quelques observances propres à Cîteaux ; l’ensemble était d’une grande sévérité.

Cette sévérité faillit anéantir la nouvelle famille religieuse ;