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LES JACOBINS

et de soie de la ville de Lyon n’était pas une corporation religieuse, comme semble l’indiquer son nom. C’était une corporation laïque, dont les membres se soumettaient à des règles communes, en prélevant parmi eux une cotisation annuelle pour subvenir aux frais de leur administration. Cette épithète de Grande indique le haut rang dont elle jouissait parmi les corporations d’arts et métiers. Un article des règlements demandait la possession d’une chapelle particulière, dans l’une des églises de la ville, pour l’accomplissement des cérémonies religieuses de la corporation. En 1641, les membres de cette communauté proposèrent aux Jacobins de leur céder, dans leur église, une place pour y construire une chapelle, sous le patronage de l’Assomption de la sainte Vierge. Les religieux y consentirent, à condition qu’« en place des chambres, magasins et écuries qu’il faudra démolir pour la construction de la dite chapelle, ils feraient bâtir et construire quatre chambres de religieux, lesquelles seront faites et construites sur le cloître ». Ce qui fut fait.

Pendant quatre-vingts ans dura cet état de choses. Mais, vers 1724, alors qu’on reconstruisait le couvent et que les religieux avaient besoin d’argent, ils manifestèrent l’intention de vendre une portion de leur terrain longeant la rue Saint-Dominique. Dans ce même temps, la communauté de la Grande-Fabrique cherchait un emplacement pour y bâtir une maison où elle pût tenir des assemblées. En de telles conditions, l’entente entre les vendeurs et les acquéreurs fut facile, et, le 27 octobre 1725, les dominicains cédaient à la Grande-Fabrique un emplacement ayant pour confins du côté du soir la rue Saint-Dominique, du côté du midi la maison du sieur Berthaud, voyer de Lyon, le terrain des révérends Pères pour le surplus, et du côté de bise la basse église des dits révérends Pères et la dite chapelle et sacristie. La maison que l’on y construisit était destinée à l’administration de la corporation : au rez-de-chaussée, la demeure du concierge et du secrétaire, et la chapelle qui possédait une ouverture dans la partie latérale de l’église des Jacobins ; au premier étage, une salle d’assemblée, des bureaux, et une sorte de musée industriel où l’on conservait des types de métiers et des