une bulle du 27 septembre 1540, confirma le nouvel institut, auquel il donna le nom de Compagnie de Jésus. Bientôt l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, les Pays-Bas demandèrent des Jésuites. La France ne les appela pas tout d’abord, et pendant une quinzaine d’années les Jésuites n’y eurent pas d’établissement ; mais comme les protecteurs ne leur manquaient pas, ils obtinrent, en 1550, le collège de Clermont, aujourd’hui Louis-le-Grand, à Paris.
Ces progrès continuèrent, et lorsque mourut saint Ignace, en 1556, à l’âge de 65 ans, il eut la consolation de voir son institut répandu dans le monde entier et divisé en douze provinces. La Compagnie de Jésus eut à subir des fortunes bien diverses, nous les constaterons en passant, dans l’historique des Jésuites à Lyon.
Les constitutions dressées par saint Ignace sont considérées comme un chef-d’œuvre. Le noviciat est de deux années, occupées presque exclusivement par la spiritualité ; après le noviciat, on fait un certain nombre d’années d’études, et ensuite un second noviciat d’un an. Outre les novices, il y a, dans la compagnie de Jésus, des religieux de trois degrés différents : les profès, les coadjuteurs, les scholastiques ; les profès sont de deux sortes : les uns de quatre vœux, les autres de trois seulement. Le supérieur général est perpétuel, il a auprès de lui cinq assistants et un admoniteur. Le costume est celui des prêtres séculiers.
Cet ordre est sans contredit celui qui a donné à l’Église le plus d’hommes célèbres ; de saint François Xavier au P. Félix, du cardinal Bellarmin au cardinal Franzelin, la liste en serait longue, et les savants, les théologiens, les orateurs, les apôtres, les saints y seraient nombreux : c’est une heureuse impuissance que celle où réduisent la richesse et la multiplicité des illustrations. Cet ordre a pour armes un nom de Jésus d’or, entouré de rayons de même en champ d’azur, avec cette devise : Ad majorem Dei gloriam.
Nous avons vu que les Jésuites eurent quelque peine à s’établir en France, mais une fois qu’ils y furent établis, ils ne tardèrent pas à y étendre leur action. Nous allons les voir s’installer à Lyon ; mais, pour bien exposer les faits, il est nécessaire de remonter un peu plus haut.