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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

notre ville de Lyon, à l’endroit où, dans les premiers siècles, plusieurs chrétiens subirent la mort pour la foi, et qu’on appelle encore, en souvenir de ces saints martyrs, la place de la Décollation, ils élèvent une église et un couvent, et que là, avec un nombre convenable de religieux, ils célèbrent les saints offices, y résident à perpétuité, jouissent des privilèges, immunités, libertés et pouvoirs accordés à leur ordre par les saints pontifes romains et les rois très chrétiens de France…

« Donné dans notre maison de Méhun, près Blois, diocèse de Chartres, le 16 janvier 1553. »

Le P. Jean de Malras, correcteur général, qui avait assisté au contrat d’acquisition, introduisit le P. Simon Guichard et ses compagnons dans leur nouveau local. Ces commencements furent bien modestes ; le rez-de-chaussée fut transformé en chapelle, la salle du chapitre fut installée au-dessus, et les cellules un peu partout. En 1555, le 25 mars, la première pierre de l’église fut posée par messire de Vichy, doyen du chapitre, et l’évêque suffragant, le R. P. Bothéan, religieux cordelier, fit la bénédiction ; l’église fut dédiée à Dieu sous le vocable de l’Assomption de la sainte Vierge.

Il n’y avait pas longtemps que les religieux Minimes étaient installés dans leur modeste demeure quand, au mois de mai 1562, Lyon tomba au pouvoir des bandes protestantes dont le fameux baron des Adrets était le chef. Jamais on ne pourra redire assez quels ravages elles firent dans notre cité ; nous avons pu déjà constater plusieurs fois quelle furie de pillage et de destruction animait les soudards, nous allons le redire encore ; les Minimes étaient trop modestes et trop pauvres pour exciter la cupidité ; ils furent préservés par leur obscurité même, mais ils en ressentirent le contre-coup.

Il y avait, en haut du Gourguillon, le bourg de Saint-Just, dont les chanoines de Saint-Just étaient les seigneurs. Comme il était en dehors des portes de la ville, il était fortifié contre les entreprises