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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

régime de la terreur et du sang, on ne connut plus d’exception. Comme tous les autres biens des religieux, ceux de l’Oratoire furent vendus comme biens nationaux :

Le 11 mars 1793, vente d’une maison, rue Vieille-Monnaie, n° 61, ayant appartenu aux Oratoriens. Étienne Brunet est adjudicataire au prix de 9.050 livres. — Même jour, vente d’une autre maison, rue Vieille-Monnaie, 53, ayant appartenu aux Oratoriens. Léonard Détours est acquéreur au prix de 172.000 livres.

Le 5 fructidor an III, vente du domaine de Saint-Julien. Brochier, épicier à Lyon, rue des Augustins, 54, est acquéreur au prix de 552.000 livres.

Le 22 prairial an IV, vente d’une partie du bâtiment claustral des Oratoriens, au citoyen Moureton, qui paye 18.052 livres.

Le 5 messidor an IV, vente du jardin et hangar des Oratoriens.

Le 8 messidor an IV, vente du bâtiment et du jardin des Oratoriens au citoyen Joachim Genique, au prix de 9.840 fr.

Ne terminons pas cette courte notice sans dire un mot d’un illustre Lyonnais, dont la mort se rattache à cette histoire. Lorsque, au commencement de la Révolution, le quartier des Capucins fut érigé en canton, l’église des Capucins du Petit-Forez fut supprimée, et celle de l’Oratoire devint église paroissiale sous le titre de Saint-Polycarpe ; M. l’abbé Rozier en fut le premier curé.

François Rozier naquit à Lyon en 1734. Il se destina à l’état ecclésiastique, ce qui ne l’empêcha pas de se vouer à l’étude de l’économie rurale ; il ne tarda pas à devenir un agronome célèbre et un œnologiste distingué. Il fut l’ami de son compatriote La Tourette, dont il partagea les travaux de botanique, et il succéda à Bourgelat comme professeur à l’école vétérinaire de notre ville. Plus tard il devint curé constitutionnel de la paroisse de Saint-Polycarpe. Il habitait la maison de l’Oratoire, où il fut tué par un éclat de bombe, en 1794, dans la nuit du 28 au 29 septembre, pendant le siège de Lyon. Il fut inhumé dans l’église. Autrefois, à l’entrée de l’ancien jardin des plantes, on voyait le buste de l’abbé Rozier avec cette inscription : Au Columelle français, Lyon sa