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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

disciples. Cette communauté grandit et bientôt devint célèbre. Elle reçut plusieurs privilèges des souverains Pontifes, elle obtint un office propre et des constitutions particulières, et le monastère de Saint-Ruf, qui était devenu un très grand édifice, fut reconnu pour chef de toute la congrégation.

Ces religieux restèrent à Avignon jusqu’aux guerres des Albigeois ; à ce moment, le monastère de Saint-Ruf fut détruit et les chanoines se retirèrent à Valence, et bâtirent un superbe monastère dans l’île d’Éparvière qui en est voisine. Cette nouvelle maison remplaça celle d’Avignon (1210).

Les guerres civiles du seizième siècle ruinèrent encore le monastère de l’île, ce qui nécessita un nouvel établissement. Comme ces chanoines avaient un prieuré dans la ville de Valence, ils y transportèrent le chef-lieu de l’ordre.

Cette congrégation était en grande estime : elle fournit à l’Église trois papes : Anastase IV, Adrien IV et Jules IL Les cardinaux Guillaume de Vergy, Amédée d’Albret et Angélique de Grimoald de Grisac, fondateur du collège de Saint-Ruf de Montpellier, ont été aussi de cette congrégation ; enfin elle eut plusieurs évêques et un patriarche d’Antioche, Jean II.

Elle n’avait pas d’armes particulières ; chaque général faisait de son sceau les armes de la congrégation ; d’Hozier cependant donne le blason que nous transcrivons en tête de cette notice. Le vêtement était de serge blanche avec une ceinture noire et une bande de linge en écharpe ; quand ils sortaient, ils avaient un manteau noir, comme les ecclésiastiques.

Cet ordre ne fut pas emporté, comme la plupart des autres, par la grande tourmente révolutionnaire du siècle dernier. À ce moment, il était déjà mort ; il fut compris dans les suppressions.

Quelques années après la création de cette communauté, les chanoines réguliers de Saint-Ruf furent appelés à Lyon par saint Jubin, qui leur concéda, de l’assentiment de son futur successeur, Hugues Ier de Bourgogne, alors évêque de Die et légat du Saint-Siège, l’église de Notre-Dame de la Platière, avec ses dépendances (1080).