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LES TEMPLIERS

Voici sur ce point un des meilleurs documents qui existent : c’est un livre intitulé : la Fundation du monasteyre des Célestins de Lyon, depuis l’an 1407 jusques en l’an 1537, par frère Claude Berchier, dépositaire dudit couvent. — Cet ouvrage a été récemment réédité et annoté par M. Georges Guigue. Le premier chapitre seul nous intéressé, dans cette question du Temple à Lyon ; il s’exprime ainsi :

« CHAPITRE PREMIER
« ce qu’était premièrement le lieu

« Premièrement, ce lieu estait une commanderie des Templiers, lesqueulx furent défaicts par Clemens Quint, pape de Rome, et Philippe-le-Bel, roy de France, l’an 1312. Parquoy les biens desditz Templiers furent baillez en partie es chevaliers de Sainct Jehan de Rhodes, dont ceulx de Sainct George de cette villeheurent les rantes de céans, appelé pour lors le Temple ; et le lieu, assavoir, quelque bâtiment antique, ensemble le jardin, sans aulcungs revenus donnèrent à feu de bonne mémoire Aymé Ier comte de Savoie, pour la victoire qu’il obtint contre les Turcqs, lequel conquestat Rhodes et gaignat la victoyre devant la ville d’Acrez, et plusieurs autres beaux et glorieux faicts. En signe de quoy les chevaliers de Rhodes lui donnèrent leurs armes de l’Ordre, assavoir la croys blanche sus ung champ de gueulle. Or par avant pourtait en ses armes une aigle de sable sus un champt d’or, en laquelle croy blanche fut adjousté ung dictum dans un lac d’amour, assavoir FERT, en signe de la dicte conqueste de Rhodes, qui signifie, interprété par chacungne lettre : Fortitudo ejus Rhodum tenuit, id est obtinuit. Sa valeur l’a rendu maître de Rhodes. »

Cette donation ne fut pas faite à titre gracieux, comme semble le dire le Fr. Berchier, mais en échange de rentes et de droits à la Verpillière et dans le mandement de Falavier en Dauphiné. Dans l’acte de cession, qui est daté du 15 juillet 1315, l’ancienne résidence des Templiers est ainsi décrite, dans un latin peu intelligible :

« Domus hospitalis apud Lugdunum sita, quoe quondam fuit