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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

Les échevins joignirent leur permission à la permission donnée par le vicaire général de l’archevêque, et ajoutèrent cette réserve aux réserves exprimées déjà : « Ils ne pourront quêter par la ville ».

Les Trinitaires ne se laissèrent pas décourager par cet effacement qu’on leur imposait. Trois religieux du couvent de Montmorency vinrent à Lyon ; ils habitèrent tout d’abord, sur la montée de Beauregard, la maison qui appartenait à l’Antiquaille, et où avaient déjà habité les Bernardines et les Filles repenties, aux environs de l’année 1640, et un an après, ils obtenaient d’ouvrir leur chapelle au public.

Ils demeurèrent là quelques années ; mais le 24 avril 1664, ils achètent de Guillaume Descude, seigneur de Laval, une maison haute, moyenne et basse, sise au-devant de la fontaine, place ou rue du Gourguillon, consistant en quatre corps de logis, caves, fourniers, vergers, et deux jardins. Cette maison, où ils ménagèrent leur église et leur logement, avait appartenu aux Bellièvre.

Il n’est pas sans importance, pour quiconque veut savoir quelque chose de l’histoire lyonnaise, de faire plus ample connaissance avec l’illustre famille des Bellièvre, qui, dans l’espace d’un siècle, a donné deux archevêques de Lyon, un chancelier de France, un premier président au parlement de Paris, et deux à celui du Dauphiné. Dix membres de cette famille ont illustré ce nom ; nous ne voulons signaler que les plus remarquables.

Barthélémy Bellièvre fut intendant du cardinal de Bourbon. C’est à son crédit que les Lyonnais durent l’édit de 1494, par lequel ils avaient le privilège d’acquérir la noblesse par l’exercice des fonctions d’échevin. Claude de Bellièvre, son fils, naquit à Lyon en 1487, et fut successivement procureur général et premier président du parlement de Grenoble. Il avait la passion des antiquités, aussi nous a-t-il laissé, sous le titre de Lugdunum priscum, des matériaux, bruts il est vrai, mais précieux pour l’histoire de Lyon. Cet ouvrage, resté inédit, est conservé dans la bibliothèque de Montpellier. Le P. Colonia, dans la préface de son histoire de Lyon, fait le plus