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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

de vente, en effet, s’exprime ainsi : « Il sera percé deux nouvelles rues dans la propriété des ci-devant Trinitaires, l’une d’occident en orient, de la place de la Trinité à la rue des Prêtres, en traversant la rue Dorée, l’autre du nord au midi, depuis cette première rue à la ruelle Ferrachat. » Les rues en effet furent percées, et l’ancienne demeure des religieux appartient à des particuliers. La propriété de Theau fut vendue, le 26 janvier 1791, à Joseph Bourny pour le prix de 39.500 livres.

Aujourd’hui, il ne reste rien à Lyon qui rappelle le souvenir de ces religieux, si ce n’est le nom de la Trinité qu’on a donné à la petite place qui est en bas du Gourguillon, et dans la propriété des Ursulines, un arc surbaissé qui a probablement appartenu à l’ancienne maison des Trinitaires.

On a essayé, bien que les besoins de l’Église ne fussent plus les mêmes, de restaurer cet Ordre en France, mais, il faut l’avouer, sans grand succès. En 1859, le P. Antoine de la Mère-de-Dieu, ministre général des Trinitaires, essaya d’installer trois religieux à Faucon, dans les Basses-Alpes, près de Barcelonnette. C’était comme un hommage vivant des fils pour le père, car Faucon était la patrie de saint Jean de Matha. Il y a eu aussi, jusqu’aux décrets d’expulsion, à Cerfroi, dans l’Aisne, un orphelinat tenu par les Trinitaires.

L’état des choses n’est plus celui d’autrefois, et les musulmans ne sont plus ces pillards et ces voleurs d’hommes qui jetaient dans les fers tous ceux dont ils parvenaient à s’emparer. Mais, dans un autre ordre d’idées, il y a toujours des captifs, captifs de l’erreur ou du mal, et les prières et le dévouement des religieux Trinitaires trouveraient toujours largement à se dépenser parmi nous et chez les peuples infidèles. Un jour viendra peut-être où ils reprendront cette tâche ainsi transformée.

Lyon a possédé en même temps des religieuses Trinitaires, dès 1711. Mgr de Saint-Georges, archevêque de Lyon, leur avait confié l’œuvre de la maison ou hôpital de la Providence, qu’il venait de fonder à la montée de Saint-Barthélémy, en face du