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LES TRINITAIRES

ville, lorsqu’ils en avaient un certain nombre de passage parmi nous. Mgr Pavy, dans son Histoire des grands Cordeliers de Lyon en cite deux, l’une en 1750, l’autre en 1758. On trouve aux Archives les traces de deux autres processions, faites en 1765 et en 1785. Dans ces occasions, toutes les confréries se cotisaient pour venir en aide à l’infortune des pauvres captifs, et des quêteurs suivaient la procession, pour recueillir les aumônes.

Le bien fait par ces religieux était réel et visible, et cependant, faut-il l’avouer, les Trinitaires ne furent jamais bien populaires à Lyon. En 1723 parut un noël satirique en patois lyonnais, où étaient passés en revue presque tous les ordres religieux de Lyon ; les Trinitaires n’y étaient pas ménagés[1].

Au dix-huitième siècle, les Trinitaires eurent à subir les mesures vexatoires de la commission des Réguliers. Loménie de Brienne exigea que la réforme et l’ancienne observance ne formassent désormais qu’une même congrégation, et un édit du conseil d’État ordonna qu’il se tiendrait à Aix un chapitre général où cette question serait agitée en présence de Mgr de la Marthonie de la Caussade, évêque de Meaux et commissaire du roi. Malgré la répugnance que cette mesure causait à plusieurs religieux des deux congrégations, il fut ordonné, par un troisième arrêt du conseil, aux chapitres provinciaux, de nommer des députés qui devaient s’unir aux membres du chapitre de Cerfroid, pour arrêter, dans le couvent de la Trinité, à Paris, en présence du même prélat, les bases de cette réunion. (Le P. Prat.)

La Révolution chassa ces religieux de leur modeste demeure et s’empara de leurs biens. Le 16 août 1792, leur maison du Gourguillon est vendue aux sieurs Mory et Barange pour la somme de 46.500 livres. Cette vente se fit dans des conditions spéciales, le projet

  1. Que dirans no donc de bon
    De los Trinitairos ?
    Toujours avouay de grands fonds,
    S’en vont cheu los corsairos ;
    Puis, fan peta lieus rançons
    Qui n’en vont diablement long.