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LES ANCIENS COUVENTS DE LYON

partie de la province de Bourgogne et Narbonne, qui comprenait vingt-trois couvents, treize pour la partie de Bourgogne, dix pour la partie de Narbonne. Les religieux de Lyon demandèrent la division de cette province, dans une requête adressée à Mgr de Saint-Georges, archevêque de Lyon, le 13 juillet 1695, et signée de dix-sept moines.

Cette requête est vraiment fort curieuse ; on y représente que l’étendue de la province force le provincial à faire cinq cents lieues par an pour visiter les monastères, ainsi qu’il y est tenu par la règle et les devoirs de sa charge ; que l’esprit intrigant des religieux nés dans le Midi les a rendus maîtres de toutes les dignités de l’ordre, de sorte qu’ils gouvernent à leur gré, envoyant les frères de Bourgogne dans les couvents de Narbonne et remplissant ceux de Bourgogne de leurs créatures, parce que la vie y est meilleure ; que les religieux de la partie de Bourgogne ont des répugnances mortelles d’aller demeurer dans les couvents de la partie de Narbonne, à cause des grandes chaleurs auxquelles ils ne sont pas accoutumés, et des huiles et autres aliments ; d’où il suit qu’ils sont presque toujours malades et vont là comme disgraciés du ciel et en exil, tandis qu’au contraire ceux de la partie de Narbonne sont ravis de demeurer dans les couvents de Bourgogne et s’y trouvent si bien qu’ils n’en voudraient jamais sortir, parce que notre air est plus tempéré, nos couvents et nos aliments meilleurs et le monde plus sociable. Cette requête, dont l’original existe aux archives municipales de la préfecture, resta sans résultat.

À part leur bibliothèque, la plus belle de Lyon après celle des Oratoriens, les Augustins n’avaient ni objets d’art précieux ni reliques célèbres. Leur église ne contenait pas plus de sept tableaux ; on remarquait parmi eux une Vierge avec saint Augustin, Sainte Monique et Saint Nicolas de Tolentin, par Stella, et un Saint Charles et Sainte Marguerite, par Perrier. Parmi les reliques, ils possédaient une épine de la sainte couronne et une relique de sainte Marguerite.

L’église actuelle est celle dont M. de Montjouvent, doyen