Page:Les aventures de maître Renart et d'Ysengrin son compère, trad. Paulin, 1861.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
144
VINGT-SEPTIÈME AVENTURE.

VINGT-SEPTIÈME AVENTURE.

Comment le Roi Noble, Ysengrin et Renart se mirent en chasse, et de la rencontre d’un vilain que Renart fit noyer.



Voilà les trois personnages remis au chemin ; Noble le premier, puis Ysengrin, puis Renart. « Comment nous y prendre ? » dit le Roi regardant Renart. « Vous qui connoissez les bons endroits, soyez notre guide ; on s’en rapporte à vous. Savez-vous près d’ici un pré, bocage ou pâture où nous puissions rencontrer bonne proie ? — Par saint Remi, sire, » répondit Renart, « je ne puis rien promettre. Pourtant je me souviens qu’entre ces deux montagnes, là-bas, on trouve une verte vallée où le bétail du village voisin vient souvent paître. Voulez-vous prendre ce côté ? — Je m’y accorde, » dit le Roi.

Ils marchent, et vous allez juger comme la paix nouvellement jurée étoit solide. Arrivés dans la prairie, Ysengrin aperçoit le premier, vers l’autre extrémité, une proie superbe. Alors tout joyeux : « Nous sommes en bonne voie, sire, » dit-il, « je distingue là-bas un tau-