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PREMIÈRE AVENTURE.

entrés, n’est-ce pas ? c’est par là qu’ils se sont enfuis ? — Oui, c’est la vérité. — Vous ne sauriez dire autre chose. — Malheur en tout cas, » dit Ysengrin, roulant des yeux, « à qui m’a pris mes bacons, si je viens à le découvrir ! » Renart ne répondit plus ; il fit une belle moue, et s’éloigna en ricanant sous cape. Telle fut la première aventure, les Enfances de Renart. Plus tard il fit mieux, pour le malheur de tous, et surtout de son cher compère Ysengrin.



DEUXIÈME AVENTURE

Comment Renart entra dans la ferme de Constant Desnois ; comment il emporta Chantecler et comment il ne le mangea pas.



Puis, un autre jour, il arrive à Renart de se présenter devant un village au milieu des bois, fort abondamment peuplé de coqs, gelines, jars, oisons et canards. Dans le plessis, messire Constant Desnois, un vilain fort à l’aise, avoit sa maison abondamment garnie des meilleures provisions, de viandes fraîches et salées. D’un côté, des pommes et des poires ; de l’autre le parc aux bestiaux, formé d’une