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Page:Les confédérés vérolés suivis de La calotte renversée, Les enfants de sodome et Les fredaines lubriques de J.-F. Maury, 1873.djvu/46

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la calotte

mâtin, n’en a eu de sa vie une pareille. Le pauvre diable meurt. Avec lui j’ai tout perdu. Ce qui me fâche, c’est que j’ai bien quelque chose à me reprocher au sujet de sa mort. C’était un jean-foutre comme toi qui m’avait poivrée. Le malheureux, je le poivrai aussi.

Il m’avait laissé quelqu’argent en mourant, et c’est un jean-foutre comme toi qui me le mangea. Depuis ce temps, je suis à la merci du chaland. Oh ! j’ai mangé mon pain blanc le premier. Après cela, oses-tu, foutu couillon, dire du mal des calotins ?

— Oui, foutre ! j’en dirai. C’est un foutu calotin qui m’a le premier coupé l’herbe sous le pied : c’est à lui, sacredieu ! que je dois le désespoir de m’être engagé pour avoir perdu la plus charmante fille du monde. Et tu veux que je dise du bien des calotins ! Sacredieu ! j’ai fait bien des garnisons, je n’en ai pas encore vu une seule dont les officiers et mes camarades ne fussent mécontents, à cause des foutus calotins. Ces bougres-là enlèvent tout le gibier. Aussi les voilà foutus, après avoir tant foutu, on va se foutre d’eux.

— Comment ça, mâtin de chien ?

— Comment ! C’est que l’Assemblée Nationale vient de les dépouiller nuds comme la main ; ils n’auront plus que les yeux pour pleurer, plus d’abbayes, plus de prieurés, plus de ces gros bénéfices ; une pension, une