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Page:Les confédérés vérolés suivis de La calotte renversée, Les enfants de sodome et Les fredaines lubriques de J.-F. Maury, 1873.djvu/45

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renversée

que lui. Nous faisons tous deux assaut de fermeté. Le bougre ne lâchait pas le pied, ni moi non plus. Ah ! comme nous avions cœur à l’ouvrage !

Après quelques moments d’entretien, et bien autre chose, il songe brusquement à je ne sais quel devoir de son état qui l’appelait.

Il avait tiré sa montre : Adieu, me dit-il, tu seras cause que je manquerai mon devoir. Je veux le retenir. Non, foutre ! laisse-moi donc. Et le voilà parti.

J’étais toute novice, je ne savais pas encore l’usage de mes camarades. Ah ! plût à Dieu que je ne l’eusse jamais su ! Tu sais que ces bougresses là demandent des étrennes, car c’est pour elles tous les jours la bonne année. Donne-moi donc un ruban, un bonnet, etc.

Il y avait sur ma cheminée un morceau de miroir grand comme la main. Je vas le prendre pour rajuster ma coiffure. Tu ne croirais pas ce que je trouvai sur ma cheminée. Devine, jean-foutre ! Tu n’y es pas ? Eh bien ! mâtin de chien, c’était un double louis. ! Pourtant ça venait d’un calotin.

Le lendemain je le revois dès le matin, et tous les jours, pendant plus d’un an, il m’a visitée. Ah ! dame, je prospérais, j’allais un train de poste. Rien ne m’était cher. J’étais dans mes meubles. Et des meubles ! je m’en vante. Une garde-robe. Ta garce,