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Page:Les confédérés vérolés suivis de La calotte renversée, Les enfants de sodome et Les fredaines lubriques de J.-F. Maury, 1873.djvu/92

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de l’abbé libertin ; mais cette fermeté, loin de le rendre à la raison, n’avoit fait qu’irriter ses désirs, et lui fit concevoir le dessein de ravir par force et par surprise le bijou précieux que Jeanne portoit sous sa jupe villageoise, et qu’elle abandonnoit seulement à son époux.

Le fermier étoit dans l’habitude de conduire du grain toutes les semaines à Péronne, circonstance que J.-F. Maury n’ignoroit pas. Que fit mon scélérat ? Instruit du moment sûr du départ du paysan, l’infâme calotin travesti se rend sur la route, se cantonne dans une auberge, et de là, sous le nom du fermier, dépêche un exprès à Jeanne Perrier, pour lui dire que son époux, blessé par sa voiture, l’engageoit à se rendre auprès de lui ; donne ensuite le mot à l’hôtesse de la maison, en l’assurant que la femme qu’il attendoit étoit la sienne ; qu’elle avoit donné rendez-vous à un amant dans cette maison ; or, qu’elle n’eût pas à s’effrayer si les reproches qu’il s’apprêtoit à lui faire, étoient accompagnés de quelques représentations manuelles. L’hôtesse endoctrinée, mon vilain s’enferme en attendant la réussite de son abominable stratagème.

« Mais fol et vain espoir, vermisseaux que nous sommes.
Comme le ciel se rit des vains projets des hommes. »

Le hasard, qui souvent préside à la majeure partie des événements de la vie, voulut