Aller au contenu

Page:Les confédérés vérolés suivis de La calotte renversée, Les enfants de sodome et Les fredaines lubriques de J.-F. Maury, 1873.djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
85
de j.-f. maury

que le fermier ayant trouvé en route l’occasion favorable de se défaire de sa marchandise, vint réellement dans l’auberge où l’impudent prieur attendoit Jeanne Perrier ; il avoit dételé ses chevaux, et étoit à se rafraîchir près du feu, quand sa femme, alarmée et suivie de l’exprès qui lui avoit été dépêché par J.-F. Maury, entra toute essoufflée.

Je laisse à penser l’embarras où se trouvèrent les deux époux, après leur naturelle explication. L’exprès étoit disparu comme l’éclair, en reconnoissant le mari ; il fut cependant résolu que Jeanne Perrier se laisseroit conduire où elle devoit trouver son époux prétendu.

Elle entroit dans la chambre, quand l’abbé ne voulant pas perdre un temps précieux, se jeta sur sa proie, avec tant d’ardeur, que, malgré la précipitation de l’époux, il eut le temps de faire l’inspection des appas de Jeanne, et Dieu sait avec quelles délices il s’apprêtoit à y entrer, en vainqueur accoutumé à donner de pareils assauts, quand l’époux survint, armé d’une gaule, avec laquelle il travailla à apaiser les transports amoureux du perturbateur de la tranquillité conjugale.

Ô Boileau ! que n’ai-je ton pinceau pour peindre ce burlesque combat ! Je dessinerois J.-F. Maury, courbé sous les vigoureux coups de bâton d’un rustre accoutumé à de