Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/157

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« Je proclame sans artifice,
« Qu’il est bien doux pour un coquin
« De voir son benêt de complice
« Tomber aux mains de la Justice
« Et de mordre seul au butin.

« Au sommet d’un poil, dans l’espace,
« Qu’il est doux de se balancer,
« Quand on songe que la mort passe
« À deux pas de vous, et repasse
« Et repasse sans vous toucher.

« Quand on sait que la nuit dernière
« On fut treize au même banquet
« Que douze sont déjà sous terre
« Et qu’au cyprès du cimetière
« Seul, vous faites un pied-de-nez !

« Je chante et je ris : la vie est belle !
« Je vous plains mes pauvres amis,
« D’avoir soufflé votre chandelle…
« L’âme après tout est immortelle :
« Nous nous verrons en Paradis.

« Moi je veux encore en ce monde
« Contenter mes esprits gloutons
« À moins que tout homme ne tombe
« Son noir pubis, sa couille ronde,
« Ses aisselles et ses tétons. »


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