Et se raccroche aux poils d’Argant,
Quand celui-ci, de tant de courses
Tout fatigué, s’échappe enfin,
Emportant, hélas ! à ses bourses
L’amante, qui supplie en vain.
Le mécréant se reculotte
Et regagne ses bataillons.
L’un va pleurer sur une motte,
L’autre gémir sur des couillons.
Oh ! non, ne tentez pas, ô lyre !
De nous peindre ici la douleur,
La rage, le deuil, la fureur,
L’épouvantable frénésie
Qui s’empara du morpion !
Il aurait démangé l’Asie,
Du sud jusqu’au septentrion,
Pour retrouver sa morpionne ;
Il l’aurait rongée à moitié !
L’ardente fureur d’Hermione,
Près de la sienne eût fait pitié…
— Dieu des chrétiens ! je viens de France,
Je trouve ici le vrai bonheur,
Dit-il, et lorsqu’à l’espérance
S’ouvre la porte de mon cœur,
Soudain l’injustice divine
Vient tout briser, tout renverser !
Quoi ! pour me rendre en Palestine,
Je n’ai pas craint de traverser
Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/164
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 130 —