Aller au contenu

Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/165

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Maint peuple à la sueur impure,
Et c’est le prix qui m’attendait !
Et je serais chrétien !… J’abjure !…
Plutôt le turban !… Mahomet
Rend à tous ses sujets justice ;
Par lui je saurai retrouver
Celle qu’un odieux caprice
Vient aujourd’hui de m’enlever !…

À ces mots arrachant la croix
Qui lui pendait à la ceinture.
Il la jette au loin et sa voix
Blasphème tout dans la nature.
L’amour en fait un renégat,
Et c’est le vrai Dieu qu’il renie !

Quelques jours après, Herminie
Ayant appris tout le dégât
Qu’Argant avait commis, arrive
Chez Armide, et reste à coucher.
Les draps sortaient de la lessive ;
On les mit bien vite à sécher ;
Mais le temps était fort humide,
Si bien que dans le lit d’Armide
Elles couchèrent toutes deux.

Le morpion change au plus vite,
Résolu de courir toujours
Fût-ce même aux bords du Cocyte,
Sur la trace de ses amours.
D’Hermine il passe à Tancrède,
Puis à Clorinde. Il change encor,


— 131 —