Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/166

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Va sur Acomat au poil raide,
Sur Fatime à la toison d’or,
Sur Ali, sur une sultane,
Sur un eunuque, sur un cheick,
Sur le patron d’une tartane,
Et de là sur le cul d’un Grec.

Le Grec se sauve en Italie ;
Le morpion grimpe au vagin
D’une fillette assez jolie,
Qu’il quitte bientôt pour l’engin
D’un franciscain que sodomise
Un prélat ; et puis, franchissant
Tous les degrés de la prêtrise,
Le pèlerin, toujours grimpant,
Arrive à la couille du pape.

Or, un jour que Sa Sainteté
Solennisait la Saint-Priape
À l’autel de la volupté,
Soudain s’approche une inconnue
Du morpion silencieux…
Ciel ! c’est elle ! il l’a reconnue !
Il en croit à peine ses yeux…
C’est bien elle ! c’est son amante !
Il court vers elle, et sur son cœur
Il l’étreint toute palpitante
D’amour, de joie et de pudeur.

Fuyant la cohue ennuyeuse,
Ils vont sous des poils écartés
Où nulle oreille curieuse


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