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le courage que notre intention dénotait, spécialement à une époque où le rire n’était plus permis qu’à lèvres pincées, où l’austérité apparente était une nécessité, où l’hypocrisie était une loi !

Aussi, de pontifiants et haut placés personnages ont senti la jeunesse leur revenir et nous en ont fait profiter.

Nous pouvons citer de jeunes étudiants qui n’ont pas hésité à cambrioler les tiroirs de leurs vénérables ascendants pour y dénicher des Péchés de Jeunesse !

Que de lettres n’avons-nous pas reçues depuis la parution des TROIS ORFÈVRES À LA SAINT ÉLOI, nous demandant de continuer notre œuvre et de faire revivre dans un nouvel ouvrage tout ce qui n’avait pu trouver place dans notre première production !

« Et, nous écrivait-on, vous avez négligé ceci, vous avez omis cela. Pourquoi laisser perdre à jamais ces souvenirs de jeunesse ? Vous en avez certainement oubliés qui se trouvent encore dans des coins ignorés, dans des tiroirs jalousement fermés à double tour. Pourquoi ne poursuivez-vous pas votre récolte, votre chasse ? Laissez-vous tenter et une reconnaissance universelle vous sera acquise. »

Et c’est ainsi que nous avons persévéré. Nous avons fouillé à droite, nous avons demandé à gauche, faisant comprendre aux uns qu’ils contribuaient ainsi à rajeunir la race, aux autres qu’ils n’avaient pas le droit de conserver


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