Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/36

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Mais Sodome est détruite, elles pleurent sans cesse,
Non leur maison brûlée en un jour de détresse,
Mais les hommes perdus, puisqu’il n’en reste pas
Qui puissent désormais jouir de leurs appas.
Agar dit à sa sœur, la voyant désolée :
« Reprends courage, enfant, que ton âme éplorée
Retrouve quelque espoir. Tiens, déshabillons-nous,
Reprenons pour jouir un moyen simple et doux. »
Ainsi parlait l’aînée, et relevant sa robe,
Elle montre à sa sœur, avec un double globe,
Son ventre satiné, qui se termine en bas
Par un triangle brun recouvert de poils ras.
« Que faut-il faire, Agar ? — Du bout de ton doigt rose,
Chatouille-moi. — J’y suis. — Attends, je me repose.
M’y voici. — J’élargis les cuisses comme toi,
Rends-moi le même office, allons, chatouille-moi ! »
Et sous le doigt, que guide une amoureuse ivresse,
Le clitoris se dresse et palpite, et redresse.
Enfin, n’en pouvant plus et d’amour se pâmant,
Agar donne à sa sœur un vrai baiser d’amant.
Mais celle-ci lui dit : « Faisons mieux, ma charmante,
Remplaçons notre doigt, sur la place amusante,
Par une langue agile, et tu verras, ma sœur,
Que nos attouchements auront plus de douceur.
Que sur ton ventre, Agar, mollement, je me couche,
Mes lèvres à ton poil et ton poil à ma bouche.
Que nos corps enlacés se tordent et se roulent
Et que les sucs de l’homme en nos cuisses découlent. »
Aussitôt fait que dit, et bientôt ces doux jeux
Arrosent leur toison d’un liquide onctueux.
Mais ce foutre infécond ne rappelle les hommes
Que de vague façon. « Oh ! sottes que nous sommes !


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