Page:Les filles de Loth et autres poèmes érotiques, 1933.djvu/57

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De change, un financier, disent qu’ils ont des bourses ;
Un vieux passionné les appelle les sources
D’où jaillit à flots blancs la sève du plaisir

Que rarement, hélas ! il parvient à saisir !
Le troupier, mes roustons ; le cocher, mes roupettes ;
Le marchand de coco, mes gourdes ; les grisettes,
Des machines

LA LEBRUN

Très bien, petite. Sur le con
Je ne te ferai pas la moindre question ;
Tu connais cet objet. — Puis la langue française
Est encore aujourd’hui si pauvre et si niaise
Qu’elle n’a vraiment pas deux termes pour nommer
Ce petit trou mignon qui sait si bien charmer,
Source de volupté si douce et si suave,
Et duquel, bien souvent, l’homme devient esclave !
Et maintenant, voyons si tu sais bien comment
Des deux sexes on peut nommer l’accouplement.

FLORA

Tout le monde à peu près, putain ou femme honnête,
Ministre ou chiffonnier, marquise ou bien grisette.
Dit faire ça ; piner est le mot des maçons ;
Monter chez une fille en lui disant : Oursons !
Est une expression commune, saugrenue,
Propre aux palefreniers ! La femme entretenue
Dit ; Aimons ! Le commis se plaît à rouscailler.
Le terme que les vieux préfèrent employer
Est enfiler ; aux champs, le paysan bourrique.
Je vais tirer mon coup, ma crampe, ou bien ma chique,
Dit le futur Gerbier, et l’homme marié
Baise, tout simplement, quand il peut, sa moitié.


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