Tout à coup des accents inconnus à la terre
Par un chant amoureux charmèrent les échos ;
Sur le mode lascif des fêtes de Cythère
On entendit ces mots ;
« Ô vit ! bande toujours, et vous, couillons propices,
Distillez votre jus !
Pour fixer à jamais les rapides délices
De mes sens éperdus !
« Assez de malheureux, rongés par la vérole
Redoutent vos ardeurs,
Restez-nous pour ceux-là que trop bander désole,
Gardez-moi vos raideurs.
« Mais non, je dis en vain, durez, durez sans cesse,
Ô plaisirs enivrants !
D’amour fuit, le vit tombe et l’indigne mollesse
Fait les couillons pendants.
« Baisons donc, baisons donc ! De l’heure fugitive,
Hâtons-nous, jouissons.
Ne laissons pas la pine en sa raideur oisive,
Vite, recommençons !
Vit sans nerf, se peut-il que des moments d’ivresse
Où tu sais à longs flots me verser le bonheur,
Disparaissent encore avec plus de vitesse
Que tes nuits de tiédeur !