Page:Les illégalités et les crimes du Congo, 1905.djvu/11

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maines, plus justes, plus équitables que nous. Oh ! nullement. Mais nous sommes ici entre Français et nous devons tendre à ce que nos efforts aboutissent pratiquement à des résultats. Voilà pourquoi je parle des choses françaises. Il serait, hélas ! bien facile de montrer que les autres nations ou les chefs d’État n’ont rien à nous envier.


Je commencerai mon exposé par les faits qui appartiennent à l’histoire de la voie directe, c’est-à-dire à l’histoire de la guerre coloniale. Je choisis, si vous voulez, la guerre africaine.

Je ne me servirai ici que de documents authentiques et parfaitement indiscutables.

Ouvrez l’Officiel du 18 Juin 1895 et lisez le procès-verbal de la séance du Sénat du 17 : Interpellation Isaac, discours du Ministre des Colonies.

Permettez-moi de saluer au passage ce nom d’Isaac, car il nous est très cher : Isaac, après la mort du vénérable Antoine d’Abbadie, premier président de notre Comité, a dirigé nos travaux pendant plusieurs années. Avec quel dévouement !

Que nous apprennent ces deux orateurs ? Une chose honteuse : à l’ombre du drapeau français l’esclavage se crée. Des femmes et des enfants pris à la guerre, comme on prend des bœufs ou des moutons, sont partagés, sous les yeux de nos officiers entre nos auxiliaires africains. Un ministre confesse ces faits à la tribune et essaie de les justifier !

Les vieux peuples européens ou les Européens devenus Américains prétendent porter par le monde, véhiculer la civilisation. En réalité, ils envoient au loin des pionniers hardis et courageux qui trop souvent se barbarisent au contact des barbares.

Je dis qu’ils se barbarisent.

Avez-vous lu le récit de la prise de Samory en 1898 ?

Je vous en citerai le trait final.

Le narrateur vient de raconter la capture du grand chef. Il continue en ces termes. Je cite textuellement :


« Pendant ce temps, les autres fractions de la