Page:Les illégalités et les crimes du Congo, 1905.djvu/38

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Vous voulez protester contre le dépècement et le dépeuplement des nations dites de race inférieure parce qu’elles ont une couleur différente de la nôtre : et encore, en Tunisie, les Juifs et les Arabes, qui sont des blancs comme nous, sont dans une situation inférieure, et sont des mineurs au même titre que les noirs et les jaunes. Vous voulez protester au nom de l’espèce humaine, au nom de la conscience humaine contre les crimes qui se commettent au nom de la France et de la civilisation. Eh bien ! vous pouvez faire cesser ces crimes si chacun de vous, individuellement et en association, dans sa vie quotidienne, s’efforce de convaincre autour de lui de la nécessité de mettre fin à cet état de choses.

En attendant, soyez remerciés, organisateurs de cette réunion, pour le concours que vous apportez à ceux qui, ayant à remplir un devoir souvent difficile, ont essayé de contribuer pour leur part à la fin de ces crimes et de ces abominations (Applaudissements prolongés).




DISCOURS DE L’ABBÉ PICHOT


Mesdames, Messieurs,


Vous connaissez tous les abus de l’esclavage antique et l’exploitation de l’homme par l’homme à laquelle donnèrent lieu les premières colonies européennes fondées dans le Nouveau Monde, en Afrique ou en Extrême-Orient, à la suite des grandes découvertes des navigateurs. Quelques-uns d’entre vous, — beaucoup en tout cas en dehors de cette enceinte, — croient que tout cela est du domaine du passé et ne relève que du jugement de l’histoire. L’histoire s’est prononcée en effet et, par un juste retour des choses, les nations dont les colonies étaient autre-