Page:Les illégalités et les crimes du Congo, 1905.djvu/4

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« Il va sans dire que je serai de cœur avec vous en cette circonstance. Nous avions longtemps cru et enseigné que la France avait été plus humaine que les autres pays dans ses procédés de colonisation, mais c’est une illusion chauvine de plus à perdre.

« Votre tout dévoué,

« Ch. Gide. »


« Mon cher Président,

« Je regrette très vivement que l’état de ma santé (et mon âge) ne me permettent pas d’assister au meeting de protestation contre les illégalités et les crimes dont le Congo est le théâtre. Je serai de tout cœur à votre côté.

« C’est une œuvre sa fait le plus grand honneur au Comité de défense et de protection des indigènes.

« Veuillez agréer, etc.

« Contre-Amiral Réveillère. »


« Cher Monsieur et ami,

« C’est au président du meeting de protestation que j’écris.

« Il m’est impossible de venir, mais je tiens à m’associer à vous pour dire l’indignation que provoquent chez moi les horreurs commises au Congo. Peut-être les Belges et les Allemands en font-ils autant ; mais les Allemands et les Belges n’ont pas fait la Déclaration des Droits de l’Homme et n’inscrivent pas les mots de Liberté et de Fraternité en tête de leurs actes publics. La première République a décrété l’abolition de l’esclavage. Il serait étrange que la troisième la laisse rétablir.

« Avec tout ce qu’il y a chez nous d’esprits libres, nous protestons et nous sommons le gouvernement d’intervenir.

« Michel Bréal. »