Page:Les illégalités et les crimes du Congo, 1905.djvu/57

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les crimes coloniaux et déclarait qu’après tout y a les nègres et puis des gens qui ne sont pas des nègres !

Et c’est malheureusement un état d’esprit qui est fréquent, même chez des personnes comme nous sommes tous ici, qui sont, où qui se croient, animés de sentiment d’humanité. C’est pourquoi il y avait dans ma bouche une simple question de protocole ; j’ai dit : Monsieur le Président ; je vous ai demandé a permission de m’adresser à mes frères de toutes eaux et de toutes couleurs. Je crois que nous, les blancs — et les blancs cela veut dire bien des choses. puisqu’il paraît même que les juifs ne sont pas de la même couleur que nous — moi, blanc, qui fus baptisé catholique et qui n’ai rien gardé de cette religion ni d’aucune autre, c’est en tant qu’homme d’une race soi-disant supérieure et évoluée, que je voulais ici faire ce que faisaient les premiers chrétiens, une sorte de confession publique et demander à mes frères d’autre peau et d’autre couleur, de bien vouloir nous pardonner les crimes que nous avons commis envers eux (Applaudissements).




DISCOURS DE M. LAGROSILLIÈRE


Citoyennes et Citoyens,

J’arrive du Congrès de Chalon sur Saône pour vous présenter tout d’abord des excuses de notre ami Tarbouriech retenu au Congrès et pour vous dire que le prolétariat socialiste réuni dans ses assises politiques n’aura pas voulu se séparer sans flétrir es crimes du Congo, sans demander aux élus du parti socialiste d’aider Rouanet à faire la pleine lumière sur les crimes, à demander la condamnation des criminels et à rechercher toutes les responsabilités.

J’en profite pour dire que, moi qui suis de la race opprimée, moi qui suis de la race noire, moi qui suis des accablés, des meurtris, des massacrés, je suis désolé d’avoir entendu tout à l’heure des paroles