Page:Les illégalités et les crimes du Congo, 1905.djvu/59

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côté des fonctionnaires de tous ordres, à côté même des gouverneurs des colonies, des fonctionnaires, indépendants mêmes du Ministre des Colonies, nommés par le Conseil des Ministres, el chargés de défendre les intérêts matériels, intellectuels et moraux des indigènes. Nous demandons ensuite qu’au lieu d’envoyer des nuées de fonctionnaires parasites dans les colonies, on y envoie des éducateurs. Que, dans chaque coin de la brousse il y ait un instituteur, un apôtre. Que l’on accorde aussi aux indigènes un droit de suffrage restreint, basé non pas sur le cens, non pas sur leur capacité économique, mais sur leur capacité intellectuelle et leur instruction. (Une voix : Vous ne l’aurez pas !). Pas de pessimisme. Je que c’est par la volonté des révolutionnaires dont je suis que les progrès s’accomplissent, et, dussions nous faire une révolution dans les colonies, nous y parviendrons.

Nous demandons cela et nous demandons surtout que cette école Coloniale, qui a été fondée, non pas seulement pour enseigner à nos jeunes gens l’histoire et la géographie, mais ce qu’on a appelé le système colonial français, nous demandons que cette école coloniale cesse d’être une école de négrophobie. Il y a huit ans il y avait à la tête de l’école coloniale des hommes qui osaient devant des citoyens français de couleur, dire que ceux-ci ne devaient pas entrer dans la section indo-chinoise par exemple parce que les Annamites avaient le préjugé de race.

Nous avons vu les mêmes doctrines se dresser devant nous à l’Association Internationale pour la Protection des Travailleurs ; nous avons vu des hommes, des antisémites, ils en avaient bien la tête (Rires)… demander que l’Indo Chine soit fermée aux hommes de couleur parce qu’il paraît que les Annamites ont le préjugé de race. Nous en sommes en effet à ce degré d’aberration que les gens de couleur eux-mêmes, ont le préjugé de race (Rires). Nous avons répondu tout simplement que personne en France n’ose demander que l’on n’envoie pas des fonctionnaires juifs dans les régions de la France où il y a des antisémites, et que nous ne pouvions pas faire de distinction entre les citoyens français.