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La confiance règne partout ; depuis près de huit jours, l’artillerie a préparé sans cesse et minutieusement le terrain ; les brèches du réseau apparaissent de plus en plus larges et nombreuses.

L’attaque a pour but de rejeter l’ennemi au delà de l’Ailette.

La 12e division d’infanterie attaque en deux groupes : à droite, deux bataillons du 67e régiment d’infanterie ; à gauche, deux bataillons du 350e régiment d’infanterie et le 3e bataillon du 54e. La zone d’attaque est limitée à droite par le canal prolongé par l’Éperon des Vaumaires, en liaison avec le 20e corps ; à gauche la 12e division est en liaison avec la 166e à l’ouest de l’Épine de Chevregny.

Les 1er  et 2e bataillons du 54e avec le chef de corps sont réservés à la disposition du général commandant la division.

Le régiment est disposé ainsi qu’il suit :

Bataillon Poirée (3e) en ligne sur un front de 500 mètres environ à l’ouest de la ferme Certeaux entre le 350e et le 171e régiment d’infanterie ;

Poste de commandement du régiment sur la pente du ravin nord-ouest d’Ostel, à hauteur de la Croix sans tête.

Bataillon Decourbe (1er ) au sud et au sud-est d’Ostel, non loin du poste de commandement du régiment (partie ouest de la tranchée d’Angora, ravins encaissés, anciennes tranchées).

Bataillon Weill (2e) dans les anciennes organisations allemandes de la partie ouest du bois de la Bovette, au nord de la caverne de Coblentz.

À 9 heures, le barrage d’artillerie fait un bond en avant ; aussitôt le bataillon Poirée sortant de ses retranchements lui emboîte le pas et dans un nuage de poussière progresse rapidement, sans que les Allemands surpris puissent opposer une résistance sérieuse. À 9 h. 18, le chemin des Dames est conquis. Poussant toujours de l’avant les groupes de tête atteignent bientôt la lisière des bois au nord de la route et s’emparent des anciens emplacements de batteries allemandes, sur les éperons qui dominent la vallée de l’Ailette. Il est 9 h. 35, le bataillon a atteint son premier objectif.

Mais là doit s’arrêter la progression. Le régiment de gauche a rencontré à la ferme de la Royère, une résistance opiniâtre qu’il n’a pu vaincre ; à l’est également, l’ennemi se maintient énergiquement dans la ferme Froidmont, devant le front du 67e régiment d’infanterie. Le 3e bataillon organise les positions conquises.