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Le 6e bataillon débouche vers la ferme Capponne et se déploie face à l’intervalle entre Benay et Hinacourt, face à des fractions ennemies qui menacent la gauche du bataillon Vibert.

Grâce au concours qui lui est apporté par le bataillon Perrot, le 5e bataillon peut se décrocher de Benay et prolonger la résistance entre Benay et Cérisy.

À partir de 16 heures le mouvement de retraite de la 138e brigade s’accentue. Le 254e le couvre en se maintenant à Cérizy et au sud de ce village.

Dans la soirée, le régiment reçoit l’ordre de se rendre à Renansart où il doit stationner. Il retraite, partie par les ponts de Vendeuil, partie par ceux de Moy ; vers 21 heures, il est complètement rallié à Renansart.

Au cours de cette dure journée le 254e a perdu : 2 officiers blessés, 4 soldats tués, 44 soldats et 7 sous-officiers blessés, 193 disparus, dont 3 officiers.

La retraite des différentes armées, s’effectue conformément aux directives générales, retraite hâtive devant un ennemi qui pressait de partout et qu’il fallait constamment contenir par des coups de boutoir, retraite où il fallait combattre de jour, marcher quelquefois des nuits entières, souvent sans avoir de quoi manger, au milieu de l’affolement des populations qui fuyaient l’invasion et encombraient les routes. Brisés de fatigue, harassés par les alertes, s’endormant au bord des chemins au moindre arrêt, les hommes avaient heureusement gardé toute la conscience de leurs devoirs et une confiance imperturbable en leurs chefs.
La retraite fut particulièrement délicate et difficile pour la 5e armée qui, étant à l’aile marchante et menacée constamment d’être débordée, devait spécialement éviter de se laisser couper ou accrocher.

Pour le 254e, la retraite se fait par Nouvion-Catillon, Pont-à-Bucy, Versigny (cantonnement du 30 août), Saint-Nicolas-aux-Bois, Anizy-le-Château (bivouac du 31 août, au château de Loc, à 1 kilomètre ouest de la ville, le 6° bataillon aux avant-postes), Pinon, Nanteuil-la-Fosse, Condé-sur-Aisne, pont de Vailly, Chassemy, Braine, Augy et Cerseuil (cantonnements du 1er septembre), Loupeigne, Fère-en-Tardenois, pont de Jaulgonne (bivouac du 2 septembre).

Le 3 septembre la Marne est franchie ; un court engagement d’arrière-garde se produit. Vers 11 h. 30, la marche est reprise vers Artonges (bivouac du 3 septembre), Montmirail et Morsains, où la brigade reste toute la journée. Le 5 septembre à 7 heures,