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La position défavorable de nos tranchées va inciter l’ennemi à un gros effort pour nous rejeter du bord du plateau et nous faire franchir l’Aisne partout où cela lui sera possible.

Dès le 23 octobre, des mouvements importants sont signalés dans les lignes ennemies, des roulements de convois automobiles sont entendus la nuit, les patrouilles sont très actives.

La nuit du 29 au 30 octobre a été troublée par un bombardement violent sur tout le front. Vers 7 h. 30, le 332e R. I. est fortement attaqué par des colonnes allemandes sur lesquelles la 21e compagnie exécute des feux de flanc.

Entre 9 heures et 11 heures, l’artillerie ennemie agit avec une grande intensité. Entre midi et 13 heures, le 332e R. I. est contraint au repli, laissant une section à la gauche de la 21e compagnie. La 21e et la 22e compagnies reçoivent l’ordre de battre en retraite, section par section, pour former crochet défensif, appuyées à droite à la 24e compagnie, à gauche à une compagnie du 267e R. I. en position à l’ouest de Chavonne.

Pendant ce repli, le lieutenant Kahn est tué, le commandant Lizée et le lieutenant Michaud sont blessés. Vers 13 h. 30, le mouvement est achevé. Vers 20 heures, la 20e compagnie est envoyée à la gauche du 6e bataillon.

Toute la journée, Chavonne et les pentes entre Chavonne et les Grinons ont été violemment bombardés. La nuit est calme ; nous tenons sur nos positions, pendant que les Allemands se retranchent à 150 mètres de notre nouvelle première ligne.

Le 31 octobre et le 1er  novembre se passent sans événements ; nous sommes fortement bombardés à la fin de la journée du 31. Pendant la nuit, les Allemands ont creusé une tranchée en face de la 19e compagnie, à l’extrême droite du régiment.

Journée du 2 novembre. — L’ennemi prononce une forte attaque, qui réussit à nous rejeter en bas des pentes, malgré une héroïque défense.

À 6 heures 45, le 5e bataillon est attaqué. On voit de nombreux tirailleurs progressant sur son front, à 5 ou 600 mètres. D’autre part le 6e bataillon signale des mouvements dans les bois en avant du saillant qu’il occupe.