Page:Les régiments d'infanterie de Compiègne.djvu/186

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Un bombardement extrêmement violent commence, dirigé non seulement sur les tranchées, mais aussi sur Chavonne, le pont de Chavonne et la route de Chavonne à Cys-la-Commune ; il varie d’intensité, sauf sur le front du 5e bataillon et particulièrement sur la 19e compagnie, à Cour Soupir. Les tranchées de la 19e compagnie sont bouleversées ; les mitrailleuses du bataillon et leur chef de section sont ensevelis. Le capitaine Chirouze, commandant la 19e compagnie est blessé à mort. Une compagnie du 8e R. I. est envoyée de Soupir pour renforcer la droite du bataillon : elle est portée dans les tranchées des 19e et 18e compagnies à disposition du lieutenant Lisbonne, seul officier survivant de ces deux unités.

Vers 10 heures, une ligne d’infanterie allemande surgit à la crête, à environ 500 mètres du bataillon et se porte à l’attaque, soutenue par des mitrailleuses. Un instant cette attaque faiblit sous les feux du bataillon et des pièces d’artillerie placées en flanquement aux Grinons ; mais le tir d’artillerie allemande est incessant et, vers 11 h. 30, l’attaque redouble d’efforts contre le 5e bataillon, qui, renforcé par une deuxième compagnie du 8e R. I., soutient le choc sans défaillance.

Le 6e bataillon était attaqué depuis 7. heures. Les Allemands, qui avaient atteint la lisière des bois devant le front des 23e, 24e et 21e compagnies, avaient prononcé plusieurs assauts, tous repoussés avec de grosses pertes. À 11 h.30, les Allemands ont pu atteindre nos réseaux de fil de fer et les détruire en partie ; ils mettent baïonnette au canon. Une compagnie de Tirailleurs algériens et une compagnie du 8e R. I. viennent renforcer les 23e et 24e compagnies : les Allemands reculent sur le front de ces compagnies. À midi, la 21e compagnie fortement attaquée de front et de flanc perd un peu de terrain. Une contre-attaque avec la compagnie de Tirailleurs et une nouvelle compagnie du 8e R. I. reprend une partie du terrain perdu. Des mitrailleuses allemandes installées à la lisière des bois battent le front des 24e et 20e compagnies.

Vers 14 heures, les progrès de l’ennemi du côté de Cour Soupir mettent en danger la droite du 5e bataillon. Bien que privée d’officiers, la 19e compagnie, prise à la fois de front et de flanc par l’attaque allemande, menacée même en arrière couvre la 18e en se plaçant en potence.